Bonjour Madame la député,
Je vous écris aujourd’hui pour vous signifier ma déception quant à votre vote en faveur de la loi sur le renseignement et l’absence de réponses aux appels téléphoniques et au courriel que je vous ai envoyé afin vous signifier mon désaccord et mes craintes à ce sujet.
Un projet très décrié
Comme je vous le disais dans mon précédent courriel (l’avez-vous au moins lu?) ce projet de loi pose d’innombrables problèmes pour la vie privée des citoyens Français tout en accordant encore plus de pouvoir à l’exécutif et pénalisant nos acteurs économiques.
Il y a eu une levée de boucliers importante contre ce texte, d’abord par des associations citoyennes comme la quadrature du net, puis des acteurs économiques comme OVH, Gandi, Altern.org, des autorités administratives comme la CNIL et la CNCDH, des associations de magistrats, d’avocats, de nombreux experts et enfin des citoyens.
C’est justement en tant que citoyen que j’ai pris le temps de téléphoner à votre permanence bordelaise pour vous parler de ce projet de loi, que je vous ai écrit pour vous exposer mes craintes1. À ce jour, j’attends toujours votre réponse. Dois je m’indigner de son absence? Ou plutôt être consolé car au moins vous ne m’avez pas envoyé la réponse type écrite par M. Urvoas comme bon nombre de vos collègues?
Un problème technique avant tout
Il est clairement apparu que l’ensemble des députés socialistes de la région bordelaise, contactés par des gens de mon entourage, ont démontré la faiblesse de leurs connaissances techniques, les empêchant alors de prendre une décision éclairée au moment du vote. Différents experts dans les domaines des télécommunications, ont expliqué pourquoi ce texte pose problèmes2, l’importance des méta-données pour la sauvegarde de la vie privée. Mais comme la majeure partie de vos collègues députés, vous n’avez rien voulu entendre, murée dans vos tours d’argent Parisiennes.
Tels des moutons de Panurge, vous avez suivi les recommandations de vote de votre famille politique, vous et vos collègues du bordelais n’avez pas pris le temps de nous écouter, ni même de comprendre les tenants et les aboutissants de ce projet. Vous avez manqué de courage alors que certains députés, comme Christian Paul, ont au moins choisi l’abstention avec des arguments forts (et un avis technique éclairé)
Déception…
Jusque là, vous me sembliez être engagée, pleine de professionnalisme et proche des bordelais. Même si je ne suis pas d’accord avec l’ensemble de vos propositions (notamment sur le don d’organes “par défaut”), j’avais une bonne opinion de votre action parlementaire. Ces événements ternissent considérablement l’image que j’avais de vous, du parti socialiste. Loin d’ouvrir le débat, vous avez fermé les portes aux visages des citoyens que vous représentez, je ne vous demandais qu’un peu de votre temps pour débattre, vous exposer mon point de vue et écouter mes arguments, une simple réponse à mon courriel aurait été suffisante. Mais peut être que nous, les citoyens, avec nos interrogations et nos craintes, on vous “met la pression”3. Sachez Mme Delaunay que je saurai me souvenir, le temps venu, de ce que je prends pour du mépris de votre part.
malgré les polémiques parfois inutiles, les accusations insupportables quand il s’agissait de mettre en cause les aspects liberticides de ce texte, ou les pressions encore hier envers les parlementaires
Ajout du 7 mai 2015
Comme par hasard, j’ai reçu ce matin même ma réponse de Mme Delaunay à mon courriel du 23 avril. Après que le projet de loi ai été voté. Même s’il ne s’agit pas du courrier type de Mr Urvoas, la réponse passe à côté de mes questions sur la vie privée, l’absence de juge, les boites noires.