Aux marins disparus le 15 Décembre 2006

Ce vendredi, deux marins ont disparu a bord de la “Paix du Ciel”, un chalutier de 15 mètres du port d’Arcachon. J’ai perdu un ami cher, Jérôme que l’on appelait tous Bichon, mais surtout mon petit frère de 20 ans, Aurel. Pour faire honneur à leur mémoire, il est maintenant important de clarifier certaines choses.

Il est un peu plus de 14h ce vendredi quand la “Paix du Ciel”, un chalutier en bois d’une quinzaine de mètres se retourne. Un promeneur passe l’alerte par son téléphone portable, on ne le croira pas, les pompiers prétextant un canular. Il faudra que cette personne rappelle une seconde fois en insistant pour être prise au sérieux. Le capitaine du bateau éjecté par on ne sait quel miracle de la passerelle, nagera tant bien que mal jusqu’à la côte. Il restera une heure et demie en caleçon sur la plage avant de voir les secours : un 4x4 des pompiers, très adaptés pour un naufrage… Pendant tout ce temps, le chalutier restera retourné, et donc accessible pour secourir les éventuels rescapés, probablement coincés dans le poste d’équipage, mais les secours adaptés arriverons bien plus tard, alors que le chalutier se fracasse petit à petit dans les brisants. On est en droit de se demander ce que faisait l’hélicoptère, les plongeurs, et autres dispositif pouvant être réellement utiles pour ce genre de sinistre.

Selon beaucoup de journaux, le bateau se serait trouvé à 150 mètres du bord, il faut savoir qu’au nord du bassin, à 150 mètres (0,08 mile nautique environ), le bateau ne passe même pas. Il se trouvait en fait à 0,3 mile nautique soit environ 540 mètres du bord, un autre chalutier venait d’ailleurs sur la même sonde1 en sens inverse peu de temps avant.

Contrairement à ce qui a été dit2, les recherches se sont arrêtées samedi. Dimanche, alors que la mer est belle, il n’y a eu ni hélicoptère, ni plongeurs, et aucune patrouille sur la plage. Toute la journée de dimanche, les familles des disparus se sont succédées sur la plages, et nous sommes tous formel, il n’y a eu PERSONNE, si ce n’est quelques gendarmes qui papotaient!

On sous-entend que le capitaine est fautif, que le bateau est pas en état, l’équipage pas expérimenté3… Si nous, familles des victimes cherchons la vérité, nous n’avons pas forcément besoin d’un bouc émissaire, alors vous4 n’en avez pas besoin non plus, . Pourquoi faut il que tout le monde s’acharne à trouver un coupable, cherchez plutôt comme il se doit les corps de nos frères, de nos fils, de nos amis, puisque personne n’a pu les sauver.

J’expose ici jusque quelques détails de ce qui me semble être des dysfonctionnements, la liste détaillée pourrait être très longue : Les gens qui ramassent sans vergogne le poisson et différents “souvenirs” dans les débris du bateau ramenés dans la plage sous le nez des gendarmes passifs, des cérémonies au ports de pêche ou nous ne somme même pas conviés, l’information que nous devons allez chercher nous même …


  1. Pour faire simple, sur le même chemin 

  2. Nous avons eu un Lieutenant du service Communication de la Gendarmerie le matin même nous assurant que malgres les différents bruits, les recherches continuaient 

  3. Aurel est allé à l’école des mousses de Ciboure à 14 ans, âge à partir duquel il a commencé à naviguer 

  4. Sous entendu les médias, les instances politique, la Justice